Le coach de marche, pour ajouter une valeur thérapeutique à vos balades
La brise marine dans les cheveux et de bonnes chaussures de marche aux pieds, notre reporter Jan Bosteels s’enfonce dans les dunes, prêt pour un entretien de deux heures avec Bart Baert, le premier coach de marche reconnu de Belgique. Au programme : les atouts de la thérapie en plein air, les obstacles qu’il a lui-même surmontés et sa plus sage devise. Nous parcourons un sentier sablonneux qui serpente à travers les dunes de la réserve naturelle du Westhoek, un magnifique écrin naturel de 60 hectares situé à La Panne. La Panne est le point de chute préféré de Bart Baert, coach de marche.
« Quand les gens ont très peu de temps, je trace un parcours pour une session près de chez eux. Mais, rétrospectivement, je peux dire que c’est dans les domaines naturels de La Panne que mes meilleurs coachings ont eu lieu. Ici, vous pouvez littéralement vous évader de tous les côtés. Quelle est votre préférence aujourd’hui : les bois, les dunes ou la mer ? Ou un peu des trois ? »
Stimuler les sens
Qu'est-ce que la marche coachée et pourquoi cela fonctionne-t-il ? Pour commencer, il s'agit d’une confrontation avec vous-même, comme avec un thérapeute ou un coach, mais sans canapé ni boîte de Kleenex à portée de la main. Bart nous explique : « Le gros avantage du coaching en marchant est que vous êtes en mouvement. Lorsque vous marchez, vous libérez des endorphines qui stimulent votre créativité. Vos perceptions sensorielles sont stimulées.
À l’inverse du coaching classique, vous ne devez pas sans cesse vous regarder dans les yeux, ce qui adoucit la confrontation. J’essaie en outre de toujours rester un demi-pas en retrait de la personne que je coache afin de lui donner l’impression qu’elle est aux commandes. Et je peux aussi ralentir ma marche, ce qui la rend automatiquement plus silencieuse et plus introspective. Parfois, j'utilise des éléments de la nature pour les associer à sa personnalité et ses capacités : pouvez-vous par exemple décrire à l’aide de cet arbre ce qui vous distingue des autres au travail ? »
Craquement de cœur
Notre coach de marche Bart Baert a d’ailleurs lui-même déjà eu son compte de tribulations. Sa vie a changé complètement lorsque ses deux enfants sont décédés à quelques années d’intervalle de la même maladie rare du métabolisme. Il a rapidement fait une pause dans sa carrière de CEO et est parti deux fois à pied à Saint-Jacques-de-Compostelle. « La seconde fois, j’ai fait le Camino Norte, parcourant en moyenne quarante kilomètres par jour, vingt jours durant », explique Bart. « Je n’ai rien vu du paysage. La météo était mauvaise et je suis tombé deux fois, mais ce fut une expérience humaine formidable. »
« Lorsque vous entamez un périple de ce type, vous devez en permanence surmonter des obstacles imprévus et vous battre contre les éléments, un peu comme dans la vie. Cette comparaison est utile. Tout comme j’avais dépassé précédemment le seuil de la douleur mentale, j’ai franchi cette fois mes limites physiques, mais je suis resté debout. J’ai eu mal au cœur... J’ai même littéralement entendu mon cœur craquer.
Je ne ressentais pas le besoin d’entrer en contact avec des compagnons de voyage ; je cherchais avant tout le chemin qui mène vers l’intérieur. Car je pense que si vous n’êtes pas en paix avec vous-même, il est impossible de donner de l’amitié ou de l’amour aux autres. »
Bien comme vous êtes
Nous marchons déjà depuis près de quarante minutes. C’est incroyable le nombre de choses que l’on peut raconter pendant une promenade aussi courte. Il est temps à présent de passer à la deuxième partie de notre séance : un minicoaching personnel. Un de mes traits de caractère les moins séduisants est ma tendance à juger rapidement les gens ; non seulement je pense savoir mieux que les autres, mais j’essaie également de les en persuader. Comment devenir quelqu’un de plus empathique et de moins pédant ?
Je pose la question à mon coach, qui me renvoie directement la balle. « Je comprends ce que vous voulez dire, mais est-ce que cela vous pose un problème ? Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation où cette caractéristique vous a empêché d’atteindre votre objectif ? » Je me triture les méninges tout en continuant à marcher. Dans le cadre de mon travail, je parviens plus ou moins à mettre cet énervant trait de caractère en sourdine. Quant à mes amis, ils le trouvent tantôt irritant, tantôt amusant. J’ai conscience que cela fait partie de qui je suis, et je l’accepte.
C'est peut-être un mauvais sujet de coaching, dis-je. Bart rit. « Non, c’est un très bon sujet, mais cette acceptation est très importante. Vous pouvez vous placer devant le miroir et dire : je suis bien comme je suis. » C'est vrai, mais je n’arrive pas à accepter les autres personnes comme elles sont. Bart Baert sourit. « Je ne peux répondre à cela que par une sage maxime : chaque personne est bien comme elle est. » C’est sur cette note que se termine une expérience de coaching personnelle et profonde, qui m’a permis de passer des dunes à la mer en me fournissant une leçon de vie et une bonne résolution.
Le métaphore de la colline
Un exemple pratique nous montre comment Bart procède pendant ses coachings. « Imaginez que je marche avec un fonctionnaire qui rêve depuis dix ans d’ouvrir son propre commerce, mais qui n’ose pas franchir le pas. C’est un peu comme escalader cette colline là-bas. »
Nous grimpons sur la colline, nous nous retournons et revenons sur nos pas, en regardant la colline. « Vous pouvez ensuite demander à votre 'moi' qui se trouvait quelques instants plus tôt au sommet de la colline ce qu’il a dû faire pour arriver là, pour surmonter cette crainte. Lorsque vous avez un souhait de ce type, il faut pouvoir le recadrer dans l’écosystème formé par vous et les êtres qui vous sont chers. Tout est en ordre ? Dans ce cas, ce commerce ne devrait pas tarder à voir le jour. Si ce n’est pas le cas, nous revenons à la situation présente, au bas de la colline.
Je continue à poser des questions et il s’avère parfois que les gens sont en fait satisfaits de leur vie actuelle, ou qu’ils ne sont pas disposés à faire d’importants efforts ou sacrifices pour concrétiser leur rêve. Une acceptation peut découler de cette constatation. Je me contente de poser quelques questions ; je laisse les gens décider eux-mêmes et formuler une réponse ».
5 promenades idéales pour une séance d'autothérapie
- Ninglinspo (6 km) – Cette promenade aventureuse est idéale pour justement ne penser à rien et simplement se concentrer sur les défis qui jalonnent ce sentier très accidenté. Le départ se fait à l’Auberge de Ninglinspo à Aywaille, où vous pouvez aussi laisser votre voiture.
- Domain provincial Het Vinne (6 km) – Cet itinéraire de balade à Zoutleeuw traverse une zone humide protégée, parfaite pour observer des oiseaux ou simplement admirer le paysage de plaine. Le point de départ se trouve au niveau du n° 70 dans l’Ossenwegstraat, à Zoutleeuw.
- L'itinéraire Kluisbos (9,5 km) – Sur ce long sentier en pente, vous aurez largement le temps d’explorer les Ardennes flamandes tout en vous vidant la tête. La Poletestraat, à Kluisbergen, sert de point de départ.
- Le Fondry des Chiens (4 km) – Comme son nom l’indique, vous pouvez facilement faire cette promenade sportive avec votre compagnon à quatre pattes, qui s’amusera pendant que vous contemplez le paysage. Il est cependant préférable que le maître comme le chien soient en forme, car certaines pentes sont abruptes. Garez-vous à Nismes dans la rue Orgeveau.
- Oude Kalevalleiroute (8 km) – Cette promenade vous fait traverser les villages de Merendree, Vinderhoute et Lovendegem, dotés de magnifiques châteaux, le long de l’un des plus beaux itinéraires du Meetjesland. Elle comporte deux boucles qui, combinées, constituent une bonne balade. Le mieux est de partir de la Kasteellaan, à Vinderhoute.