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Testé : le pouvoir de la pause
Pour profiter pleinement du calme et du silence dont nous avons besoin, de courtes pauses ne suffisent pas toujours. À l'ère du numérique, comment échapper au flot continu de stimuli, aux nuisances sonores et à ce bruit de fond permanent ? Il faudrait s'offrir une parenthèse loin de tout bruit, de toute connexion Internet et de tout projet. Eva Lamont a tenté l'expérience et s'est retirée pendant 48 heures dans un chalet à la lisière de la forêt ardennaise, pour appuyer sur le bouton pause, loin de l'agitation de la vie quotidienne. Résultat : 4 exemples concrets qui témoignent de la force du silence.
#1 Le silence aiguise les sens
Je gare la voiture devant mon chalet dans le village de Lierneux, l'un de ces magnifiques havres de paix en Belgique. Pendant le déchargement de la voiture, un rapide coup d'œil sur les environs me remplit d'enthousiasme : je trépigne d'impatience à l'idée de pouvoir profiter du calme et de la tranquillité ambiante au cours des deux prochains jours ! Je m'installe sur la terrasse, en ouvrant grand les yeux et les oreilles.
Une étude montre que l'ouïe, la vue et le toucher fonctionnent bien mieux lorsqu'on séjourne dans un environnement calme. Je confirme : au bout d'un moment, je réussis à mieux filtrer les différents bruits environnants. Chants d'oiseaux, bruissements de feuilles, bourdonnements de mouches : il ne s'agit pas d'une cacophonie de bruits, mais de plusieurs mélodies tout à fait distinctes. Ce qu'on pourrait appeler le chef-d'œuvre symphonique de Mère Nature.
Le lendemain, je me lance dans une randonnée assez ardue dans les bois. Je m'en sors plutôt bien, munie uniquement d'une carte d'état-major et d'une gourde remplie d'eau ! Lorsque je m'arrête un instant à un carrefour en T, j'entends soudain un léger bruissement dans les fourrés. Est-ce mon imagination, ou chaque bruit devient subitement plus fort ? Et ne s'agit-il pas là du grognement d'un sanglier ? N'est-ce pas une paire d'yeux que je vois briller ? Malgré la chaleur torride de l'été, mes poils se hérissent sur mes bras, comme pour signaler un danger imminent. Le chasseur à réaction qui rase la cime des arbres dans un fracas inaudible rompt le charme. Je file sans bruit... On ne sait jamais...
Faisons les présentations: qui est Eva Lamont ?
37 ans
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Originaire de Louvain
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Copywriter et rédactrice en chef passionnée par son métier.
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Trouve son équilibre de vie grâce à la beauté de la nature.
#2 Le silence apaise
Après une bonne promenade d'une quinzaine de kilomètres, je m'offre une douche rafraîchissante et plonge dans un bon livre à l'ombre de mon chalet en bois. Je m'aperçois très vite qu'un environnement qui n'est pas soumis à des stimuli incommodants apaise le corps et l'esprit. Dès mon arrivée, j'ai relégué mon smartphone dans une armoire de cuisine : loin des yeux, loin du cœur ! L'application « Moments » prouve que j'ai bien besoin d'une cure de détox numérique : en moyenne, je passe plus de deux heures par jour sur mon iPhone. Lorsque je prends un verre dans l'armoire et que j'aperçois mon téléphone, ça me démange de l'attraper. Mais la quiétude des lieux a clairement contribué à renforcer ma volonté : je retourne lire sous les arbres...
Pourtant, renouer avec le silence n'est pas aussi évident que cela. J'ai besoin d'un peu de temps pour abandonner mes pensées et m'adonner à une douce oisiveté, sans culpabiliser. Chez moi, je pose vite mon livre pour me consacrer à mes tâches ménagères. Mais ici, je n'ai pas à faire la vaisselle ni à remplir le frigo. Grâce au soleil et au grand air, mon corps commence lentement à se détendre. Aucune source de distraction... Mon livre se lit très facilement ! Et ma fréquence cardiaque moyenne affiche dix pulsations par minute en moins que lors d'une journée de travail typique au bureau. Une coïncidence ? Je ne pense pas !
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● Téléchargez l'application « White Spots ».
● Détectez la « zone blanche » la plus proche de chez vous, là où il n’y a pas de réseau.
● Et déconnectez-vous !
#3 Le silence modifie la notion du temps
Des dizaines de pages de lecture plus tard, mon estomac commence à gargouiller. C’est un bon indicateur, parce que je n'ai pas pris la peine de regarder l'heure. Il m'a fallu peu de temps pour trouver un rythme naturel, où les secondes, les minutes et les heures n'ont plus d'importance. Car je me suis jurée de tout faire lentement et avec grand soin. On appelle cela la pleine conscience : ce n'est qu'en prêtant attention à ces petites choses simples et pourtant si précieuses de la vie que l'on peut vraiment réussir à se détendre.
Après avoir mis une marmite remplie d'eau sur le feu, je saisis une planche à découper et je commence à couper une carotte. Puis un poivron rouge, un concombre, des olives noires et un morceau de fromage. Je m'accorde le temps de méditer sur la provenance de tous les ingrédients, en cuisinant, mais aussi en mangeant. Je m'aperçois que j'éprouve beaucoup plus de plaisir durant mon repas.
Une autre preuve que le temps n'a vraiment plus aucune signification dans un environnement calme : je me lève sans peine à sept heures du matin. À la maison, le réveil est un vrai calvaire. Ici, cela vaut vraiment la peine de se lever pour profiter de la belle lumière matinale !
#4 Le silence permet de désactiver notre pilote automatique
Soudain, un bruit qui ressemble aux pleurs d'un enfant me distrait de ma grille de sudoku. Juste au moment où je commence à penser que l'endroit n'est peut-être pas aussi calme que je l'aurais cru, j'entrevois, du coin de l'œil, un éclair noir. Un grand rapace tournoie au-dessus des conifères, en face. Je saisis rapidement les jumelles qui se trouvent à côté de moi pour suivre l'animal dans son vol. Mais je ne le garde pas suffisamment longtemps dans mon viseur pour pouvoir distinguer la couleur de son bec ou le motif de son plumage. D'habitude, j'aurais eu le réflexe de m'emparer de mon smartphone pour savoir quel type d'oiseau forestier je venais d'apercevoir. Mais est-ce vraiment grave si je ne parviens pas à l'identifier tout de suite ? Non. Le sourire que j'arbore trahit le sentiment persistant d'exaltation provoqué par cette brève rencontre avec la faune locale.
Au fil du temps, je constate de plus en plus à quel point mon cerveau effectue la transition de la ville à la nature. Le premier jour, j'associais le bourdonnement d'une grosse mouche au moteur d'une tondeuse à gazon ou, pire encore, d'un drone. M'a-t-on retourné le cerveau au point où je suis incapable de reconnaître les bruits des animaux dans leur biotope ? Jusqu'à ce que j'entende soudain le bruit d'une véritable tondeuse à gazon : un voisin qui n'est pas au fait de mon expérience silencieuse. Chaque fois qu'il éteint le moteur pour vider le bac de la tondeuse, je réalise à quel point le silence prédomine ici. Le dernier matin, j'en suis au point où il me faut pas moins de cinq minutes pour me rendre compte que la sonnerie mélodieuse que j'entends au loin est en fait celle de l'alarme de mon smartphone, qui se trouve toujours dans l'armoire de cuisine. Mission accomplie !
Voici 5 conseils pour réussir votre séjour au calme :
● Gardez votre smartphone hors de portée pour résister aux tentations numériques.
● Concentrez-vous sur une seule activité à la fois pour en tirer davantage de satisfaction.
● Déconnectez-vous totalement et prévenez votre entourage que vous ne serez pas joignable pendant un certain temps.
● Partez seul(e), afin de vous confronter à vous-même.
● Prévoyez un agenda ou un dictaphone et sauvegardez vos pensées quelque part.
Vous voulez améliorer les effets bénéfiques de votre séjour au calme ? Choisissez un chalet situé dans les bois et prenez, vous aussi, un bain de forêt.
Si vous aussi, vous avez envie de plonger dans le monde des oiseaux, découvrez les bienfaits de l'ornithologie !