4 268 kilomètres de marche à travers le désert et des étendues de neige. Qui pourrait relever ce défi aussi fou ?
Le super randonneur Lenny a parcouru le Pacific Crest Trail. Inspirez-vous de son récit !
Qu’est-ce que le Pacific Crest Trail (PCT) ?
• Le Pacific Crest Trail est une randonnée longue distance à travers l’Ouest américain. Au programme : de la nature, du désert aux sommets montagneux. La longueur totale du trajet est de 4 268 kilomètres avec une différence d’altitude d’environ 4 000 mètres.
• Le Pacific Crest Trail traverse les États-Unis du sud au nord. L’itinéraire prend son départ à la frontière mexicaine au sud et remonte le long de collines et de chaînes de montagnes vers la frontière canadienne au nord.
• La plupart des randonneurs effectuent le trajet du sud vers le nord (« northbound »). Le trajet inverse, du nord au sud (« southbound »), est moins populaire.
• Le Pacific Crest Trail traverse quatre États (Californie, Oregon, Washington et Colombie-Britannique), 7 parcs nationaux, 25 forêts nationales, 1 000 (!) lacs différents et diverses zones sauvages protégées.
• En 2023, le Belge Karel Sabbe a parcouru l’intégralité du Pacific Crest Trail en un temps record de 46 jours, 12 heures et 56 minutes. En fait, il voulait parcourir le sentier en marchant, mais comme il est dentiste et qu’il ne pouvait pas s’absenter trop longtemps pour entreprendre le voyage de ses rêves, il a décidé de diviser le temps par deux et de parcourir le sentier en courant.
• Outre le Camino de Santiago, le Pacific Crest Trail figure également sur la bucket list de nombreux randonneurs passionnés. Après tout, le PCT est pratiquement le « Graal » des itinéraires de randonnée longue distance.
• Pour vous lancer, vous avez besoin d’un permit (autorisation), que vous demandez à la Pacific Crest Trail Association. Il faut motiver votre demande. C’est un peu comme une candidature visant à obtenir l’autorisation de parcourir le PCT.
Qui est Lenny Bassleer ?
• Né en 1993
• Chef restaurant/bar bij Intersoc et super randonneur
• Aime la randonnée et la lecture
• A randonné notamment sur le Pacific Crest Trail, le GR 5, la Via Francigena et de Varsovie à Prague
• Suivez ses aventures sur @ultrawalkerlenny
Pourquoi vouliez-vous parcourir le Pacific Crest Trail (PCT) ?
« Un ami a parcouru le PCT en 2018. Comme il n’a pas pu terminer l’itinéraire à l’époque, il a voulu réessayer. Il m’a demandé si j’avais envie de le rejoindre. J’étais subjugué par son récit ainsi que par ceux que j’ai lus en ligne des personnes qui avaient passé des mois dans la nature tout le long du parcours. Vous ne faites plus qu’un avec la nature et vous vous concentrez uniquement sur la marche, les repas et le sommeil. Cette simplicité est quelque chose qui me parlait. »
« Finalement, je suis parti avec deux amis et une amie, tous randonneurs expérimentés. Nous n’avons pas fait tout le parcours ensemble, mais nous sommes séparés au bout de quelques semaines. Parfois, je suis resté seul pendant des semaines, parfois j’ai fait la connaissance d’autres randonneurs et j’ai fait un bout de chemin avec eux. En fait, vous choisissez quel degré de sociabilité vous souhaitez lors de votre randonnée. Parfois, j’avais besoin d’être seul, mais au bout de quelques jours, ce contact me manquait. »
Comment vous êtes-vous préparé pour le Pacific Crest Trail ?
« J’ai rejoint un groupe Facebook de personnes qui avaient déjà fait le PCT. J’y ai posé des questions et écouté les experts qui en avaient l’expérience. Leur contribution, en particulier en ce qui concerne le matériel, a été très précieuse. »
« J’ai testé mon équipement au préalable : randonnée avec le sac à dos, test de mon matelas de couchage, dormir sous la tente... J’habite près d’une autoroute, alors j’ai monté ma tente dans le jardin. Dès que je suis parvenu à dormir avec le bruit de l’autoroute en arrière-plan, j’ai su qu’il me serait possible de dormir pendant le trek. Sur le PCT, par exemple, il y a régulièrement des orages et cela fait beaucoup de bruit. Des bouchons d’oreille sont utiles, bien sûr, mais je voulais aussi pouvoir m’en passer. Il m’a fallu huit jours pour trouver le sommeil malgré le bruit. Je savais alors que j’étais prêt. »
« Physiquement, j’ai fait en sorte de faire un maximum d’activité physique. Je marche beaucoup, à raison de plus de 100 kilomètres par semaine. Sur le PCT, j’ai rencontré principalement des randonneurs expérimentés, mais aussi des personnes qui n’avaient aucune expérience de la randonnée. Il y avait par exemple ce Français surnommé "Squirrel" qui n’avait jamais fait de sport auparavant. Il a terriblement souffert le premier mois. Mais il a tellement évolué sur le plan mental et physique, qu’il a pu terminer le trail. Ces récits de réussites restent pourtant minoritaires. Il est important de commencer par une bonne base physique. Votre corps s’habitue à être constamment actif, mais à cause de votre sac à dos, vous portez 15 kilos de poids supplémentaire et les possibilités de récupération sont réduites. Les non-sportifs abandonnent généralement, souvent en raison d’un surmenage ou d’une blessure. »
Quelle est la meilleure période pour parcourir le Pacific Crest Trail ?
« Les randonneurs qui partent du sud vers le nord commencent généralement en mars, avril ou mai au départ de Campo, en Californie. Mais les avis sont partagés quant à la date idéale pour se lancer, car la première partie de l’itinéraire traverse le désert. Il est judicieux de partir en mars, car il ne fait pas encore trop chaud et il y a encore beaucoup d’eau. Mais cela implique de se retrouver dans la Sierra Nevada à la fin du mois de mai ou au début du mois de juin, alors qu’il y neige. La neige et le froid rendent la tâche extrêmement difficile, ce qui pousse de nombreux randonneurs à abandonner. Si vous entamez votre périple en avril ou en mai, il est plus probable que les incendies de forêt perturbent votre progression en juillet et en août. »
« Quel que soit le moment choisi pour prendre le départ, la nature peut toujours venir gâcher la fête. Neige, incendie, chaleur... La date parfaite n’existe pas. Il faut aussi une dose de chance. J’ai moi-même dû marcher dans la neige de la Sierra Nevada, mais j’ai atteint la frontière canadienne juste à temps. Le lendemain, un incendie s’y était déclaré. Je connais des randonneurs qui sont partis plus tard et qui n’ont pas vu un seul flocon de neige dans la Sierra Nevada. Mais à cause du feu, ils n’ont pas été en mesure d’atteindre l’arrivée. Pour eux, c’était une véritable déception. Imaginez braver tout ce périple sans pouvoir toucher le monument au point d’arrivée. »
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À quoi ressemble l’itinéraire du Pacific Crest Trail ?
Le Pacific Crest Trail se compose de cinq sections :
Californie du Sud
« C’est la section la plus populaire du PCT, une étape avec peu de dénivelés. Comme vous passez régulièrement par une petite ville, il est également facile de s’approvisionner. Vous marchez à travers le désert, sous un soleil de plomb, alors qu’il fait -10°C la nuit. Le contraste est énorme : d’un côté, le désert avec du sable et des cactus, de l’autre, de la neige. Vous marchez également le long du célèbre aqueduc de Los Angeles. Parcourez ce long tronçon le soir et la nuit, car pendant la journée, il fait une chaleur écrasante et il n’y a pas une once d’ombre. »
« Les premières semaines, j’ai dû m’habituer au sol sablonneux et à marcher avec le sac à dos. Au début, j’étais plein d’adrénaline, mais après environ trois semaines, tout ce qui se trouvait dans cette zone désertique étendue commençait à se ressembler. S’en devenait ennuyeux, alors j’étais franchement ravi quand c’était terminé. »
Sierra Nevada
« Ce tronçon rappelle les Alpes françaises avec ses petits lacs, ses hauts sommets et ses impressionnantes formations rocheuses. Vous ne cessez de grimper et de descendre. Vous marchez presque toujours au-dessus de 2 000 mètres d’altitude, le point culminant se situant à 4 000 mètres. Nombreux sont ceux qui font un détour par le mont Whitney, le plus haut sommet des États-Unis. Vos jambes sont alors bien entraînées et vous êtes au top de votre forme. Ce sommet est un peu comme la cerise sur le gâteau. »
« Sierra Nevada signifie en espagnol "chaîne de montagnes enneigées" et ce nom révèle d’emblée le plus grand inconvénient de cette partie de l’itinéraire : la neige ! L’avantage, c’est qu’il est facile d’y trouver de l’eau. En termes de nourriture, les possibilités d’approvisionnement sont limitées, vous pouvez facilement marcher pendant 10 jours sans tomber sur un magasin. »
Californie du Nord
« Sur ce tronçon du Pacific Crest Trail, vous pouvez compter sur des sentiers bien praticables. Les dénivelés sont moindres, vous passez de temps en temps près de villages et il n’y a que peu de neige. Après la Sierra Nevada, cette partie est presque une partie de plaisir. Niveau convivialité sur le PCT, cette partie décroche la première place, grâce à la présence de nombreux trail angels. Ces bénévoles offrent aux randonneurs de la nourriture, des boissons ou un endroit où dormir. »
Oregon
« C’est l’étape la plus facile du PCT. Et c’est justement cette monotonie qui m’a rendu la tâche difficile sur le plan mental, parce que vous marchez toujours droit devant vous. Cette partie est aussi surnommée le "green tunnel", car vous ne voyez que des arbres et de la verdure autour de vous pendant des kilomètres. Ceux qui aiment parcourir beaucoup de kilomètres – ou de miles – sont ici dans leur élément. En raison des nombreuses tempêtes, l’itinéraire était jonché d’arbres tombés, ce qui a nécessité pas mal d’efforts pour passer par-dessus et par-dessous. Dans l’Oregon, vous êtes presque à mi-parcours : c’est le moment idéal pour faire une introspection. Pour beaucoup, cela marque aussi l’arrêt de l’aventure. »
Washington
« Ici, ça monte et ça descend ! En chemin, vous découvrez des sommets montagneux, des lacs et les panoramas les plus époustouflants. J’ai particulièrement aimé Goat Rocks. De nombreux randonneurs sous-estiment cette section parce qu’il s’agit de la dernière partie. Lors des 100 derniers miles, vous en bavez réellement. La fatigue est alors omniprésente. Tout est surtout question de force mentale. Personnellement, j’ai trouvé cette section plus difficile mentalement que la Sierra Nevada, alors que physiquement, je m’y sentais au top de ma forme. »
« Dans le nord de l’État de Washington, il est facile de s’approvisionner et les trail angels sont très nombreux. Les possibilités sont plus limitées dans le sud de l’État de Washington. Mais le nombre de jours de marche où l’on ne rencontre rien ni personne est limité à 4 ou 5 jours, de sorte que ces passages sont tout à fait réalisables en termes de provisions. »
Conseil : prévoyez des distractions sur les tronçons « ennuyeux »
« Certains tronçons de l’itinéraire sont difficiles parce qu’ils sont ennuyeux : marcher en ligne droite pendant des kilomètres devient parfois barbant. Heureusement, il existe des manières de contrer l’ennui ! »
• Marchez en groupe : « Restez ensemble et appréciez la compagnie des autres. »
• Mettez de la musique : « La musique a un effet encourageant lorsque je me sens moins en forme. »
• Écoutez des podcasts : « Je trouve les podcasts sur le bien-être mental et l’ultra-running intéressants. »
Comment fonctionne le ravitaillement sur le Pacific Crest Trail ?
« Il arrive que l’on marche pendant 10 jours sans tomber sur un magasin. J’avais alors l’habitude d’acheter un stock conséquent de provisions. Mon sac à dos pesait alors près de 30 kilos. La règle tacite veut que votre sac à dos ne pèse que 10 % de votre poids. Je pèse 70 kg. En théorie, mon sac à dos affichait une surcharge de 23 kg. Comme j’étais souvent en compagnie d’autres randonneurs, nous avons pu partager notre nourriture. Vous ne rencontrerez pas d’arbres fruitiers sur le chemin, la cueillette n’est donc pas envisageable. Vous dépendez vraiment de votre stock de provisions. »
« Il m’arrivait de survivre pendant des jours avec des barres énergétiques. J’en avais vraiment marre au bout d’un moment ! Pendant tout un temps, j’avais du riz dans un sac ziplock. J’y ajoutais de l’eau et je l’accrochais sur le côté de mon sac à dos. À midi, le soleil l’avait réchauffé. Comme c’était bon ! »
« J’étais affamé et j’ai dévoré 65 nuggets de poulet, 3 paquets de frites et 2 milkshakes. »
Lenny, super randonneur
« Il est presque impossible de s’imaginer la quantité de calories qu’une personne peut avaler lorsqu’elle arrive affamée dans un village. C’est ainsi que je me suis retrouvé un jour au McDonald’s avec d’autres randonneurs. Je n’y vais normalement jamais, mais cela m’a fait tellement de bien à ce moment-là ! J’ai dévoré 65 nuggets de poulet, 3 paquets de frites et 2 milkshakes. À table, aucun d’entre nous ne parlait, car nous étions tous affamés. »
« Les Trail Angels sont également d’une aide précieuse. Ces bénévoles offrent aux randonneurs de la nourriture, des boissons ou un endroit où dormir. C’est surtout dans le désert que je les ai rencontrés. On ne sait jamais quand ni où ils vont apparaître, mais j’étais toujours très heureux d’en voir un !
Conseil : « Ce n’est pas parce qu’ils ne font pas payer qu’on ne leur doit rien »
Les trail angels ne demandent pas d’argent, mais un petit don est le bienvenu. Chaque randonneur choisit la façon dont il veut les remercier.
« En ce qui concerne l’eau, j’ai eu beaucoup de chance. Comme j’ai commencé en mars, il y avait encore de l’eau dans le désert. Quand on parle de "désert", on pense peut-être à une vaste étendue de sable, mais il s’agit en fait d’une zone montagneuse avec des sources et des petits lacs. J’ai parlé à des randonneurs qui ont effectué le trek en 2021 pendant une période de sécheresse. Ils transportaient 6 litres d’eau chacun. Ils l’utilisaient avec parcimonie, car il est impossible de savoir si le prochain puits aura de l’eau. »
« Dans la Sierra Nevada, l’eau est plus facile à trouver : je faisais fondre de la neige ou je remplissais ma gourde dans un ruisseau. Pour la purifier, j’utilisais un filtre à eau. Dans l’Oregon en particulier, certains tronçons du PCT sont connus pour la pollution de leurs eaux, car les agriculteurs y déversent leurs déchets. Nombreux sont les randonneurs qui tombent malades à cause de ça. Un bon filtrage est donc vital. »
Conseil : l’application FarOut
Quels ont été les moments forts pour vous ?
« Rencontrer des personnes du monde entier partageant les mêmes passions, c’est inestimable. Chaque randonneur est là avec un bagage différent. Ou comme le dit toujours l’un de mes compagnons : “it’s not about the miles, but about the smiles”. »
« Niveau nature, c’est la Sierra Nevada qui m’a le plus impressionné. Cette partie était particulièrement difficile, mais, curieusement, cela ne rend le souvenir que plus beau. En raison des conditions d’enneigement extrêmes, il n’y avait ni sentiers ni signalisation. Avec un groupe de 10 marcheurs, nous nous sommes fait mutuellement confiance pendant 10 jours. Nous avons marché dans la neige et traversé des rivières pendant des kilomètres. J’ai vu des gens s’enfoncer dans la neige jusqu’au cou. Nous y avons connu le paradis et l’enfer. Cette épreuve a été éprouvante, mais nous avons tenu bon en tant qu’équipe. Je m’y suis fait des amis pour la vie. »
« It’s not about the miles, but about the smiles. »
Lenny, super randonneur
« Une partie de la Sierra Nevada était fermée en raison de la neige trop abondante. Nous avons donc été contraints de faire du stop jusqu’au nord de la Californie pour continuer à partir de là. Après avoir franchi la ligne d’arrivée, je suis retourné dans la Sierra Nevada pour faire la partie qui manquait encore à mon PCT personnel. La neige avait alors fondu et les couleurs étaient magnifiques. C’était vraiment spécial d’y revenir. Le décor était alors totalement différent. Revenir à l’endroit qui nous avait posé tant de difficultés s’apparentait à une victoire mentale. Je voulais encore marcher sur cette partie. »
Y a-t-il aussi eu des moments difficiles ?
« Je n’aimais pas la neige. Pour moi, les cinq premiers jours de la Sierra Nevada ont été horribles. Je n’arrêtais pas de m’enfoncer dans la neige et ma motivation était au plus bas. Mais au bout de cinq jours, la tendance s’est inversée et c’est devenu la partie la plus impressionnante du voyage. Plus tard, il y a eu de la neige en Californie du Nord et je trouvais ça génial !
« Dans le désert, il faut parfois se méfier des serpents à sonnette. On peut les entendre, mais comme ils sont de la même couleur que le sol, il est difficile de les repérer, même s’ils se trouvent juste devant vous. Les sentiers sont parfois si étroits qu’il est impossible de les contourner. Vous devez alors attendre que le serpent soit parti ou rester immobile pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’il se calme. Parfois, nous marchions dans des herbes hautes dont le bruit rappelait celui d’un serpent. Vous êtes alors hyper attentif et pensez voir des serpents partout. C’était très déroutant ! Heureusement, aucun de mes compagnons de marche n’a été mordu. »
« J’ai également eu quelques petits coups de stress en apercevant un ours. Ils évitent généralement la confrontation avec les gens et s’éloignent d’eux-mêmes. Une fois, alors que je filtrais de l’eau, un ours se trouvait à 3 mètres de moi. J’étais totalement surpris, mais je suis resté très calme et l’animal a heureusement fait un pas dans l’autre sens. Nous avons stocké notre nourriture dans une boîte anti-ours, à 50 mètres de notre tente. Cela nous permettait de nous assurer qu’aucun animal ne viendrait s’approcher de notre tente ».
Combien de temps dure le Pacific Crest Trail ?
« Je ne suis pas Karel Sabbe », dit Lenny en riant. « Habituellement, il faut 4 à 6 mois pour parcourir le Pacific Crest Trail. Le randonneur moyen met 5 mois pour relier le sud au nord. J’ai parcouru l’itinéraire en 5 mois et 12 jours. J’ai pris 32 jours de repos au total. Cela paraît peut-être beaucoup, mais ces jours de repos ont fait énormément de bien au mental. Ils étaient également importants pour éviter les blessures. Les jours de repos, je pouvais manger "normalement" et dormir dans un lit normal. L’inconvénient, c’est que j’étais alors loin de la nature. L’agitation était source de plus de stimuli. Après avoir passé du temps dans la nature, il fallait à chaque fois s’y habituer à nouveau. »
« J’ai pris le départ avec deux amis et une amie. Nous n’avons pas fait tout le parcours ensemble. Parfois, je suis resté seul pendant des semaines, parfois j’ai fait la connaissance d’autres randonneurs et j’ai fait un bout de chemin avec eux. En fait, vous choisissez quel degré de sociabilité vous souhaitez lors de votre randonnée. Parfois, j’avais besoin d’être seul, mais au bout de quelques jours, ce contact me manquait. »
« J’ai usé cinq paires de chaussures de randonnée sur le Pacific Crest Trail »
Lenny, super randonneur
« Incroyable, mais vrai : je n’ai pas eu d’ampoules pendant toute la durée du Pacific Crest Trail. Au total, j’ai usé cinq paires de chaussures de randonnée sur le PCT, dont des Salomon et des Hoka. Je partais avec une paire. Une fois usée, j’en achetais une nouvelle en cours de route. Je calculais alors un ou deux jours de repos pour faire une petite marche afin de bien roder les chaussures. »
Comment choisir les meilleures chaussures de randonnée ?
Le choix de la paire de chaussures est décisif dans la réussite ou non de votre randonnée. Nous vous expliquons à quoi vous devez faire attention lors de l’essayage de vos chaussures de randonnée !
De quelles cartes ou guides de randonnée avez-vous besoin pour parcourir le Pacific Crest Trail ?
« Je n’ai pas utilisé de cartes ou de guides de randonnées pendant mon périple, mais seulement l’application FarOut. Dans l’application, je pouvais télécharger à l’avance des cartes par région et les mettre hors ligne. L’inconvénient est que vous avez besoin de votre téléphone pour afficher l’itinéraire, ce qui consomme de la batterie. Lors des périodes de 10 jours, vous ne pouvez donc pas vous contenter d’un seul powerbank. Dans notre groupe de randonneurs, nous alternions de la sorte : quatre personnes utilisaient leur téléphone pour la navigation et les photos, les six autres éteignaient leur téléphone. En répartissant et en planifiant les tâches, nous avons réussi à parcourir ces longues distances. »
« Sur de nombreux tronçons de l’itinéraire, il n’y a qu’un seul chemin. Il n’est donc pas possible de se perdre. Et dans la neige, on marche au feeling. Vous vous orientez en fonction des sommets que vous voyez. C’est d’autant plus périlleux qu’on ne sait jamais s’il y a de l’eau sous la neige. »
Où séjournez-vous le long du Pacific Crest Trail ?
« Sur le Pacific Crest Trail, j’ai dormi la plupart du temps sous ma tente, dans la nature. Il y avait ça et là des sites pour camper, à savoir de petits endroits avec une surface plane pouvant accueillir quelques tentes. Il m’est arrivé de camper simplement sur une plaine. »
« Camper dans la neige n’avait rien d’évident, car le froid du sol enneigé traverse votre matelas. Nous partions donc à 2 heures du matin, dans l’obscurité la plus totale, avec une lampe frontale . Comme il faisait trop chaud et que la neige fondait en journée, nous nous enfoncions dans la neige. Certaines étendues de glace que nous devions traverser se transformaient en lac plus tard dans la journée. »
Conseil : rangez vos appareils électroniques dans votre sac de couchage
« Rangez votre powerbank, votre chargeur de téléphone portable et votre filtre à eau dans votre sac de couchage. Le froid peut affecter leur fonctionnement. Dans votre sac de couchage, ils sont protégés. »
De quoi avez-vous besoin pour le Pacific Crest Trail ?
Pour que votre randonnée se déroule sans encombre, voici ce dont vous avez besoin dans votre sac à dos :
• De bonnes chaussures de randonnée : « J’ai marché avec des chaussures de trail. L’important est qu’elles soient imperméables, même pour la traversée du désert. En traversant les différentes rivières de la Sierra, j’ai quand même eu les pieds mouillés, mais je ne pouvais y faire grand-chose. Heureusement, j’avais une paire supplémentaire de chaussettes de randonnée que j’enfilais le soir pour reprendre la route le matin. »
• Une tente légère : « Choisissez une tente 2 personnes pour une personne ; vous aurez ainsi suffisamment d’espace pour vos affaires. Dans la Sierra Nevada en particulier, vos bagages doivent pouvoir être rangés dans votre tente. »
• Un matelas de couchage confortable : « Bien trop sous-estimé ! Un bon matelas soutient votre dos et assure une isolation. J’ai dormi sur un matelas de couchage Nemo et j’ai souvent vu des randonneurs avec ce même modèle. »
• Un sac de couchage : « Pour avoir une bonne température, j’utilisais souvent un drap de sac. »
• Un filtre à eau : « Un must pour purifier la neige ou l’eau des rivières en eau potable. »
• Du répulsif contre les insectes : « Les moustiques étaient extrêmement nombreux, en particulier dans la Sierra Nevada et l’Oregon. »
• Un powerbank : « Personnellement, j’en emporte toujours deux, le deuxième servant de powerbank de secours. »
• Des bâtons de randonnée : « À part dans l’Oregon, j’ai utilisé mes bâtons de randonnée tout au long du parcours. »
Prenez bien soin de votre équipement
Des chaussures de randonnée à la veste imperméable en passant par votre sac de couchage, votre équipement vous accompagne dans de nombreuses aventures. Mieux vous prendrez soin de votre équipement de qualité, plus vous pourrez en profiter longtemps ! Mais comment faire ? Nos experts vous conseillent ! Nous vous expliquons tout sur les méthodes d’entretien appropriées et vous proposons divers services allant de notre service de lavage à la réparation de vêtements, en passant par l’entretien à la réparation de chaussures.